Construite en pierre calcaire entre le XVIIe et le XIXe siècle, Bassines porte une longue lignée tissée à travers les pierres, les forêts et les collines environnantes du Condroz.

Pendant des siècles, ce petit hameau s'est dressé sur une pente tranquille, point de rencontre entre les familles, les terres et les époques, façonné par ceux qui l'ont vécu et protégé. Le sol conserve encore des traces d'anciennes alliances, de maisons nobles et de personnes qui travaillaient les champs chaque saison.

Le fait d'avoir grandi ici m'a relié à quelque chose de plus ancien que ma propre histoire. Le paysage semblait être une archive vivante de plusieurs générations, un lieu où l'histoire chuchotait dans les bois au crépuscule et où le silence rappelait tout ce qui s'était passé. Les bassines sont devenues bien plus qu'un lieu d'enfance. Il a révélé les liens invisibles qui relient une famille à une terre, et une terre à une histoire plus vaste.

Ce lieu existe aujourd'hui grâce à ce qui reste, à ce qui a été perdu et à travers la mémoire de ceux qui y ont marché. Mes racines ont été façonnées dans ces champs et ces forêts, mais Bassines appartient à une histoire plus vaste. Il invite tous ceux qui le rencontrent à ressentir la présence silencieuse du temps et la résonance durable de la terre.

À partir du XIVe siècle, la seigneurie de Bassines est passée par de nombreuses familles, par le biais d'alliances, d'héritages et de transferts ecclésiastiques reflétant l'histoire complexe de la région.

Le château d'origine a disparu faute d'entretien, emportant avec lui une tour remarquable et l'entrée cérémonielle autrefois utilisée par les calèches. Ce qui subsiste fait écho à une longue lignée : les piliers baroques en pierre bleue, l'aile du XVIIIe siècle surplombant le parc et les bâtiments de ferme dont les origines remontent à l'Ancien Régime.

Pendant la guerre, mon arrière grand-père, le comte Herbert van den Steen de Jehay, a choisi d'ouvrir le château pour en faire une école cachée pour les enfants juifs. Avec ma grand-mère, il a emménagé dans une petite maison du village, le château étant voué à leur protection. Bassines a servi d'école de 1939 à la Seconde Guerre mondiale et a abrité des enfants juifs sous la direction du professeur Eugène Cougnet. Cette présence fait partie intégrante de son héritage silencieux.

Jusqu'à mes onze ans, tous les week-ends de mon enfance se déroulaient à Bassines. La forêt était mon territoire, mais le cœur de mon monde vivait autour de la ferme. Je m'imaginais devenir fermier et passer mes journées aux côtés des familles locales qui exploitent ces champs depuis des générations. L'été était synonyme de bottes de foin sous le soleil, d'odeurs d'herbe et de longues soirées à attendre l'arrivée des veaux.

Parfois, au milieu de la nuit, j'entendais de petites pierres taper contre ma fenêtre, un signal secret du fermier indiquant qu'une vache était en train d'accoucher. J'ai traversé la cour à moitié endormie, la lanterne allumée sur les murs de pierre, et j'ai vu une nouvelle vie émerger dans le monde. J'ai été invitée à choisir des noms, un honneur qui m'a donné le sentiment de faire partie de la lignée de cette terre.

Bassines a disparu du paysage belge il y a quarante ans lorsque mon grand-père a choisi de ne pas investir dans les rénovations majeures que nécessitait le domaine et a déménagé dans le sud ensoleillé de la France à Uzès. Ancien domaine historique de la famille Booton, puis de la lignée Rossius de Liboy, puis des comtes van den Steen, ce petit hameau constituait un ensemble architectural cohérent sur les hauteurs du Condroz.

Depuis ma plus tendre enfance, j'ai lutté contre les effets secondaires de ce que la psychologie définit comme le trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité (TDAH), l'hypersensibilité (HSP) et le haut potentiel. Je me sentais souvent accablée par les symptômes persistants d'impulsivité, de distraction et d'agitation. Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours eu le sentiment de ne pas être à ma place. D'abord au sein de ma famille, puis à l'école, avec mes amis, au travail et dans la société en général. Ces symptômes rendent difficile le renforcement de la confiance et de l'intimité dans les relations, ce qui crée souvent des malentendus et des sentiments de douleur.

J'ai dû faire face à de nombreux défis dans le système éducatif traditionnel. Malgré mon QI supérieur à celui de tous mes camarades de classe, j'ai eu du mal à rester concentrée et engagée en classe. J'ai donc suivi un programme intensif d'éducation alternative conçu pour répondre à mes besoins d'apprentissage spécifiques. Cela n'a fait qu'ajouter au sentiment « d'être différent » et de ne pas appartenir.

La situation est devenue encore plus difficile pendant mon adolescence, car les différents thérapeutes, psychologues et psychiatres que j'ai rencontrés considéraient le TDAH comme une maladie chronique incurable. Cette perspective a nourri un sentiment de désespoir que j'ai cultivé pendant près de 20 ans. Même s'ils faisaient de leur mieux pour me soutenir, je n'ai jamais eu l'impression que mes parents avaient vraiment compris à quel point la vie était difficile pour moi à cette époque.

Pendant 20 ans, j'ai vécu avec la conviction que, comme on m'avait dit, mon état était incurable. Cela a entraîné d'intenses sentiments de solitude, de désespoir et même des pensées suicidaires. Je n'ai jamais eu l'impression de recevoir le soutien dont j'ai besoin, que ce soit de la part de ces professionnels de la santé mentale ou de ma famille.

Cela a fait de l'instauration de la confiance et de l'intimité dans mes relations amoureuses une tâche monumentale. Malgré tous mes efforts, j'ai découvert que la plupart de ces relations prendraient fin de façon dramatique et me laisseraient blessée, incomprise et plus seule.

Tout a changé pour moi lorsque j'ai visité Burning Man pour la première fois à l'été 2012. Grâce à cette expérience, j'ai pu faire l'expérience d'une réalité différente, une réalité dans laquelle je me suis sentie acceptée et connectée aux autres d'une manière que je n'avais jamais connue auparavant. Cette puissante expérience transformatrice m'a aidée à comprendre que ma réalité n'était pas gravée dans le marbre et que j'avais le pouvoir de la façonner. Cela m'a montré qu'il y en avait d'autres qui voyaient le monde différemment et qu'ils n'étaient pas seuls.

Après mon expérience transformatrice à Burning Man, j'ai compris qu'une autre réalité était possible pour moi. Cette prise de conscience a suscité en moi une profonde curiosité pour les solutions de médecine alternative qui pourraient m'aider à gérer mes émotions et à me libérer de mes propres limites. J'ai commencé à explorer diverses formes de médecine alternative, notamment la thérapie énergétique, la méditation, la pleine conscience et d'autres pratiques reconnues pour gérer efficacement les problèmes de santé mentale. Grâce à ce processus, j'ai découvert une multitude d'outils et de techniques qui m'ont aidée à mieux gérer mes symptômes, à me libérer de mes émotions et à vivre une vie plus épanouissante.

En développant ma curiosité pour l'homéostasie et notre capacité à nous guérir, j'ai découvert que le TDAH est si souvent sous-diagnostiqué ou mal diagnostiqué. Même si les gens n'en parlent pas facilement, il s'agit en fait d'une affection très courante qui touche une partie importante de la population mondiale. Selon l'OMS, en moyenne 5 à 7 % des enfants et 5 % des adultes souffrent d'un TDAH et plus de la moitié de la population mondiale souffre de détresse émotionnelle.

Ayant vécu avec les défis posés par ces conditions pendant une grande partie de ma vie, je me suis finalement rendu compte qu'il ne s'agit pas simplement de fardeaux à porter, mais plutôt de cadeaux qui ont fait de moi la personne que je suis aujourd'hui. Loin d'être un obstacle à ma croissance et à ma réussite, mes expériences m'ont apporté un niveau inégalé de créativité, d'innovation et d'empathie. Ils m'ont permis de voir le monde d'un point de vue révolutionnaire unique, de remettre en question le statu quo et de proposer de nouvelles idées et solutions. Je comprends maintenant que ces conditions ne sont pas des faiblesses, mais plutôt des forces qui m'ont permis de tracer ma propre voie, de vivre une vie authentique et fidèle à moi-même et de toucher la vie des autres de manière significative et transformatrice.

Comme je voulais honorer ma transformation, j'ai ressenti un fort appel à me mettre au service et à aider les autres à vivre une transformation similaire. C'est ainsi que j'ai décidé de consacrer le reste de ma vie à aider les autres à se libérer de leurs souffrances émotionnelles.

Rien ne me satisfait plus que de partager mon histoire et les outils et techniques qui m'ont aidée dans cette aventure. Je souhaite faire en sorte que cette transformation soit accessible à tous et donner aux autres les moyens de prendre en main leur propre santé mentale et de créer une vie épanouissante et pleine de sens.

Ma vision est de fournir aux gens un sanctuaire numérique qui pourrait les aider dans leur cheminement vers la transformation personnelle. Créez un espace sûr où les individus pourraient se réunir pour partager leurs propres expériences, exprimer leur vulnérabilité et se soutenir mutuellement dans leur métamorphose. Noös serait une lueur d'espoir et un témoignage de la capacité de l'esprit humain à surmonter l'adversité et à s'épanouir ensemble.

Que ce soit avec Noos, le réseau social conscient que j'ai fondé ou ici, en fournissant un soutien et des conseils directs, je m'engage à faire ma part pour aider les autres à se libérer de la prison émotionnelle de leur condition et à créer une vie riche, dynamique et pleine d'espoir et de possibilités.

À votre service

A.